Secrets du monde

Qu’arrive-t-il, lorsqu’on prend l’avion, et non plus le bus, pendant douze heures ? On change de continent. Donc d’espace-temps. Donc d’identité. On se retrouve sur une plage de coquillages face à la Manche, un jus de pommes dans les mains, des mouettes qui parlent un anglais rouge et bleu tout autour de soi. On ne voyage…

read more →

Les aveugles et les chemins

Dernier jour en Amérique du Sud. L’incrédulité l’emporte. C’est que je n’ai eu ni le temps, ni l’état d’esprit nécessaires à vivre cette ville autrement que comme un port de passage. Avant de partir, je pensais m’installer au moins un mois à Buenos Aires, y nouer des liens, y apprendre les bases du tango, y…

read more →

L’encre de Patagonie

La route semble réduite à sa plus simple expression. Des plaques de béton la délimitent à peine du gravier des bas-côtés. Nous ne croisons presque que des camions. A l’instant nous bifurquons à gauche, en direction de Cerro Sombrero – le mont chapeau. Ce n’est qu’un village sur la plaine. Des deux côtés du chemin,…

read more →

Quel touriste, ce voyageur

« Le tourisme traque le mythe et annexe les uns après les autres les ultimes déserts de l’aventure et de l’exotisme. Qui peut dès lors se prévaloir dans les faits d’être plus voyageur qu’un autre ? » Jean-Didier Urbain Deux livres, offerts par deux amis, m’ont accompagné parmi d’autres au cours des premiers mois de ce voyage : L’appel…

read more →

Sous-marins argentins

Bariloche Bar y loche Bar et loches Bar, hello, che! Bas résille, hochets Baresi, Yoshi Bar-mitzvah, yogi Basses murailles, Ogi Basse-cour, aïoli Bah, c’courant, au lit! Black currant, coulis Blague courte, en coulisses Bague d’outre-odalisque Bagou doux d’Obélix Ragoût dodu, Félix Beaucoup d’os, d’hélices D’aucun don, d’alèses Dagues et gonzes, à l’aise Daniel, Gonzalez.  …

read more →

Le pommier de Berta

Elle marche d’un pas rapide vers le lac, sur cette rive qui semble avoir été ravagée par un lointain incendie. Elle ramasse une longue branche blanche et nue, continue d’avancer en la portant contre son épaule, comme un étendard. Le jour s’est levé mais pas encore le soleil, le silence couvre les monts boisés tout…

read more →

Valparaíso

Presque fictif (9) Il est des noms qui se suffisent à eux-mêmes, se dit John Crosh, et le parquet grince. En relevant la tête, John voit les deux grues grises d’un cargo déplacer des conteneurs rouges ou verts, sur lesquels sont peints les mots Evergreen ou Hamburg Süd. Le bleu de la baie s’intensifie à…

read more →

Panamericana

Je me souviens parfois de tous les bus matinaux que j’ai ratés, vu défiler en grimpant la rue qui part de chez moi, la sacoche ouverte, les lacets à peine noués, je m’en souviens en m’asseyant six, dix-sept ou vingt-trois heures durant dans ceux de la Panaméricaine. Quatre mois qu’elle me suit comme une ombre,…

read more →

Au bord du ciel, ou dans la merde

Dialogue imaginaire, pour Daniel. D: – Alors, mon vieux, qu’est-ce que ça fait, de rentrer de quatre jours de vélo et de marche autour et jusqu’au Machu Picchu, le long des rivières et des vallées, entre les pics et les volutes de brume, en compagnie d’Argentins, de Chiliens, d’Uruguayens et d’Allemands rigolos, de rentrer de…

read more →

Buenos días, sous la terre

Il est peu avant sept heures du matin à Santa Filomena, village de quelques milliers d’âmes qu’on atteint, depuis la Panaméricaine, par une piste cahoteuse qui grimpe 2400 mètres, et précipite les lacets alpins reliant St-Luc à Zinal au rang d’autoroute. Il est peu avant sept heures, le soleil émerge d’entre les montagnes nues, et…

read more →