Entries from 'Carnet de route'

Secrets du monde

Qu’arrive-t-il, lorsqu’on prend l’avion, et non plus le bus, pendant douze heures ? On change de continent. Donc d’espace-temps. Donc d’identité. On se retrouve sur une plage de coquillages face à la Manche, un jus de pommes dans les mains, des mouettes qui parlent un anglais rouge et bleu tout autour de soi. On ne voyage…

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Les aveugles et les chemins

Dernier jour en Amérique du Sud. L’incrédulité l’emporte. C’est que je n’ai eu ni le temps, ni l’état d’esprit nécessaires à vivre cette ville autrement que comme un port de passage. Avant de partir, je pensais m’installer au moins un mois à Buenos Aires, y nouer des liens, y apprendre les bases du tango, y…

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L’encre de Patagonie

La route semble réduite à sa plus simple expression. Des plaques de béton la délimitent à peine du gravier des bas-côtés. Nous ne croisons presque que des camions. A l’instant nous bifurquons à gauche, en direction de Cerro Sombrero – le mont chapeau. Ce n’est qu’un village sur la plaine. Des deux côtés du chemin,…

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Quel touriste, ce voyageur

« Le tourisme traque le mythe et annexe les uns après les autres les ultimes déserts de l’aventure et de l’exotisme. Qui peut dès lors se prévaloir dans les faits d’être plus voyageur qu’un autre ? » Jean-Didier Urbain Deux livres, offerts par deux amis, m’ont accompagné parmi d’autres au cours des premiers mois de ce voyage : L’appel…

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Panamericana

Je me souviens parfois de tous les bus matinaux que j’ai ratés, vu défiler en grimpant la rue qui part de chez moi, la sacoche ouverte, les lacets à peine noués, je m’en souviens en m’asseyant six, dix-sept ou vingt-trois heures durant dans ceux de la Panaméricaine. Quatre mois qu’elle me suit comme une ombre,…

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King Kong au Pérou

A Lambayeque, des rapaces sont toujours à apercevoir dans le ciel bleu très clair. A Lambayeque, les mots King Kong sont partout, c’est le nom d’une sucrerie que je n’ai pas goûtée. Cactus et eucalyptus, déchets et gravats le long des routes de terre et de trous sur lesquelles klaxonnent les tricycles à moteur, qui…

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Quitter Quito

Vingt-huit jours, au total, vingt-huit jours passés dans cette ville d’antennes et de volcans, d’alarmes de voitures et d’odeurs de côtelettes, de maisons blanches et de barrières électriques, depuis l’aurore du 3 janvier. N’avoir mis les pieds qu’une seule journée dans le centre colonial, mais avoir arpenté Colón, Amazonas et l’avenue du 6 Décembre de…

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Milieu du monde

L’annonce d’une mort arrive toujours comme une météorite. Lorsqu’elle survient dans une auberge de jeunesse, un matin d’électro à plein tube, s’y ajoute une couleur surréaliste qui ébranle les certitudes. Le monde est si vaste ; or il semble soudain rétrécir, comme un décor de carton. L’encre n’a guère coulé, depuis une semaine, le temps de…

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La déraisonnable angoisse du taxi d’avant l’aube

Arrivée en Equateur, 3 janvier. Tumbaco, à vingt minutes de Quito, six heures. Le jour point lentement. Les oiseaux fredonnent. Les bus matinaux défilent avec des bruits de piston. Je suis dans un petit parc en face de l’entrée du Club Nacional de football, « où se forment et se forgent les meilleurs joueurs d’Equateur », et…

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La salsa, le chien et la pleine lune

A Cali, capitale de la Vallée du Cauca, c’est Juan qui m’accueille pour une nuit. Il m’a dit de passer à son restaurant, c’est aussi là qu’il habite. J’arrive vers 18h15 devant les grilles. L’un de ses frères, Andrés, m’ouvre. Il a un chapeau de cuir et des lunettes noires qu’il n’enlèvera pas de la…

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