Une bouteille de bière (vide), une bouteille de parfum (pleine), un tiroir rempli de CD et de matériel électronique, un lecteur MP3, un téléphone portable, un ou deux livres, un cabas de papier trop chargé qui s’éventre, un yaourt allant s’écraser contre le mur et se glisser dans l’interstice séparant le mur du frigo: voilà un petit échantillon de tous les objets que j’ai laissé tomber au cours des dernières semaines. Rien à faire, ils voulaient m’échapper. Comme s’il fallait décidément lâcher quelque chose.
La veille d’un départ est la fin d’un état de veille prolongé. On a respiré l’air froid de Lausanne étoilée. On a pensé à tous les visages proches de ces derniers jours, aux embrassades, aux vermicelles aux marrons du samedi soir. On s’est exercé à recoudre un bouton. On a bien classé ses papiers, fait son sac, ou presque. On est crevé. On dormira dans le train. Ou plus tard, chez les Basques. Ou plus tard, sur le bateau…
Laisser tomber, donc, tout ce qu’on voulait peut-être vite vite encore faire, et partir! Dans quelques heures, le train nous emmènera, le compère Daniel Vuataz et moi, jusqu’à Saint-Jean-de-Luz. Parce que ça sonne bien, Saint-Jean-de-Luz. Vous ne trouvez pas?
Au fait: je vous embarque avec. A travers le Pays basque, puis l’Espagne. Sur l’Atlantique. Et surtout en Amérique du Sud, jusqu’en Terre de Feu, si la route est favorable…
Bigre bougre de veinards que nous sommes ! D’abord toi et le Kid au pays de Luz qui doit signifier Lumière, ensuite toi tout seul Matteo dans le cargo jusqu’en Amérique; et nous qui allons te suivre là-bas tous les jours ! C’est sûr que tu ne vas pas nous lâcher tout à fait – et nous on va tâcher de ne pas te lâcher non plus la casquette maintenant que le bouton est recousu !
4 Responses to Veiller tard
Belle et bonne route à toi Matthieu. Me réjouis de te lire et de voir tes photos.
Bigre bougre de veinards que nous sommes ! D’abord toi et le Kid au pays de Luz qui doit signifier Lumière, ensuite toi tout seul Matteo dans le cargo jusqu’en Amérique; et nous qui allons te suivre là-bas tous les jours ! C’est sûr que tu ne vas pas nous lâcher tout à fait – et nous on va tâcher de ne pas te lâcher non plus la casquette maintenant que le bouton est recousu !
Malheureusement, Luz c’est du basque, et ça veut dire « marais »… On ne s’embourbera pas trop longtemps ici, promis!
Daniel
En ce qui concerne les travaux de couture, tu sais qu’il y a aussi des gentilles dames de l’autre côté de l’Atlantique, t’embête donc pas avec ça!
Eclate-toi bien!
A+,
Ernest